A la Rencontre de Theodore Mosso
Il a marqué les belles heures de la danse en tant que chorégraphe principal de groupes mythiques tels que le Galaxy de Koumassi, Likefoué de Treichville, Befa-Béhoube de Niablé, Setho de Zouan-Hien, Hambol de Katiola et Adonai de Marcory. Formateur, artiste et chorégraphe émérite, chorégraphe du ballet national de 2000 a 2014 et directeur artistique de la compagnie Djiguiya. Il a présenté avec brio le spectacle « La Terre d’Espérance », un concentré de danses traditionnelles, aux Journées Nationales de Chorégraphie en Algérie. Allons a la rencontre d' un maître de la danse ivoirienne
1) Pouvez-vous vous présenter ?
Je suis Théodore Mosso, passionné de danse depuis mon jeune âge et ancien participant de Variétoscope.
2) Qu’est-ce qui vous a donné envie de devenir danseur ou de participer à Variétoscope ?
La motivation avant tout ! J’aimais le breakdance, inspiré par Grand-père, Ziké , et surtout mon idole Michael Jackson, dont les chorégraphies m’ont profondément marqué. Quand j’ai vu Variétoscope pour la première fois avec les Smurf et les ballets sur des morceaux comme You de Chantal Taiba, j’ai su que je devais en faire partie. En 1988–1989, grâce à mon beau-frère Mambo, j’ai intégré l’Agneby d’Agboville. C’était mon rêve qui devenait réalité.
3) Quel regard portez-vous sur la danse de la nouvelle génération (2019–2025) ?
La nouvelle génération danse très bien, mais il leur manque parfois la lisibilité et la visibilité des pas. Les mouvements sont rapides et on ne distingue pas toujours clairement la chorégraphie. Heureusement, certains chorégraphes sortent du lot : Serge Semenet, Franck Guéhi, Lala Baladji, Noël Zézé (mon ancien élève), Ayouyou, Bema, Lucien, il ya plein d'autres… Ils ont conservé une écriture chorégraphique personnelle.
Mon conseil : ne pas se contenter de copier, mais développer sa propre écriture. On ne fini jamais d’apprendre. SI on décide de copier, il faut savoir mettre sa touche. Et surtout, ne pas se diviser à cause de Variétoscope : la danse doit rassembler.
4) Quels sont, selon vous, les problèmes actuels de Variétoscope et quelles solutions proposez-vous ?
Aujourd’hui, les problèmes majeurs sont :
* Les morceaux imposés
* Le manque de mobilisation du public
* Le coût de participation (transports, organisation) .
Avant, les mairies soutenaient les groupes. Aujourd’hui, la plupart des financements viennent de politiciens en quête de visibilité, ce qui décourage les jeunes.
Mes propositions :
* Que l’État reconnaisse Variétoscope comme un festival national inscrit au calendrier officiel. L'émission a formé beaucoup de personnes au-delà même de la danse.
* Que la RTI et NG10 bénéficient de subventions pour soutenir les groupes
* Que les maires et conseils régionaux reprennent leur rôle de soutien à la jeunesse.
Variétoscope est un vivier et une école de danse qui a formé beaucoup de talents : il faut le préserver.
5) Quel chorégraphe vous a le plus marqué ?
Ceux qui m'ont forme,
Beaucoup ! Je citerai Yaya Dessouza, Thibaut Glau, Timboly Dominique, Olivier et son frere Alain Naïf, Claudine (l'unique dame), Kouadio Stanis dit Kouaken, Grand Père, Veh Marc . Marcel Maïtoin, et Feu Jean-Luc . Tout sont ceux qui m’ont formé et inspiré, chacun m’offrant une base solide et une grande inspiration.
6) Quels sont les groupes marquants de votre époque ?
* Kan Système de Tiébissou, Galaxie de Koumassi, Éveil d’Adjamé,Les Machoirons de Jacqueville,Etueyon de Jacqueville, Les Rosaires de Treichville
Mais aussi des groupes originaux comme Flaly de Zuenoula, PVP du Plateau danse pour sa magie, Joed Systeme Abobo Wale Wako de Grand-Lahou. Sans oublier le NASA de Marcory et mes propres propres tel que Hambol de Katiola, Niablé et Yopougon. Chaque génération a marqué l’histoire.
7) Le morceau imposé qui vous a marqué ?
Blue Night Shadow de Two of Us et Sicogi le Tour de Ruth Tondey et Bozas.
8) Le morceau imposé le plus difficile ?
Celui des présélections de Pierre Ouédraogo et celui de Justin Stanislas, mais ils nous ont beaucoup formés malgré tout.
9) Une anecdote marquante ?
Je me souviens de ma première participation en 1989. J’étais le plus jeune du groupe, un vrai gamin. En vacances à Agboville, mon beau-frère, président de l’équipe locale, m’a encouragé à rejoindre. grand soeur, ma cousines. les villageois m'encouragent
Quand j’ai monté sur scène et attrapé pour la première fois le ballet, tout le village crié. Ce moment a changé ma vie : je ne l’ai plus jamais lâché depuis.
10) Un dernier mot ?
c'est de dire à cette nouvelle génération de continuer de travailler. Moi, je les fais confiance. Ils sont talentueux. Ils ont beaucoup de choses en eux. Ils ont des génies en eux. Qu'ils osent montrer ça. Qu'ils ne restent pas dans la précarité. Qu'ils ne restent pas dans « je connais tout ». Qu'ils continuent d'apprendre. Qu'ils fassent beaucoup plus de recherches sur les danses.
Aux chorégraphes, je conseille de rejoindre des compagnies pour approfondir leur savoir.
Big up à tous les groupes, à ma génération des stars de la Marahoué et à tous ceux qui font vivre Variétoscope. Le meilleur reste à venir !
Interview par Jacobson
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