Notre invité était encore étudiant dans une école d'art et de danse lorsqu'il participait à Variétoscope avec Azouagui d'Issia. Aujourd'hui, il est le chorégraphe d'Achikadouwi d'Anyama, ce groupe qui a fait sensation à la 2ème manche de Variétoscope 2019. Recevons Godé Josué Mickael alias "Mike Design".


Quels sont vos impressions après cette brillante qualification pour la finale?

J'ai été très ému. J'avais à coeur d’être en finale de cette grande émission, je vis de l'art. Cette place en finale était un challenge pour nous. On ne nous attendait pas. Les favoris étaient plutôt Abobo et Guibéroua.

Comment avez-vous préparé cette belle prestation  sur le morceau imposé?

Lorsque j'ai écouté le morceau, j'ai  aimé tout de suite ce coté zigligbity. Quand tu aimes un morceau, les mouvements viennent tout seul. Je pense que tous les groupes ont bien dansé sur le morceau imposé. On a juste eu un plus au niveau de la synchronisation. On a juste mis les pas qu'il faut au moment qu'il faut.

Comment comptez-vous préparer la finale?

Nous sommes conscients que désormais, les yeux sont braqués sur nous. Beaucoup de gens croient en nous et vlendront nous soutenir. Nous donnerons le meilleur de nous mêmes.


Propos recueillis par @Markez

Il faut au passage préciser que "GUYZO" qui est le chorégraphe principal travaille en harmonie avec "Mike Design", ce qui est un atout pour une victoire finale. Nous reviendrons sur ce groupe avec un grand format et une rencontre avec le Président M. Nahi.

Abobo : Leur chorégraphe a beaucoup d'expérience car Variétoscope est une compétition qu'il a déjà gagné. C'est une commune aussi qui accorde une grande importance à la culture.

Anyama : Ils ont gardé le nom d'un groupe mythique, ils feront tout  pour ne pas faillir à leur réputation et marquer les esprits.

Guibéroua : Le dernier vainqueur vient de la même ville. Ils comptent tenir ce rang. Ils ont le privilège d’avoir des encadreurs de grande expérience.

Yopougon : Ils viennent d'une commune qui regorge d'un énorme contingent de danseurs. Il faut toujours se méfier des groupes qui viennent de cette commune.

La 1ère manche de Varietoscope 2019 nous a permis de nous rendre conpte de la difficulté qu'ont eues les groupes à donner des prestations satisfaisantes sur le morceau imposé ‘’Azibo’’ de Bebi Philip.

Si le  morceau imposé est difficile, il est tout de même domptable. Mais comment?

C'est à cette question que nous tenterons de répondre dans cette analyse avec la participation de nos consultants, anciens de Variétoscope :

-Daniel Assandé (Chorégraphe, danseur, interprète) : Vainqueur de Varietoscope 2001 avec le Massoa Zouzousso de Biankouman et 2008 avec le Bayewa de Tabou

-Joel Kouakou alias "La marque déposée"  (Scénariste, metteur en scène, scénographe) :Vainqueur de Varietoscope 2009 avec le  PVP dance du Plateau et Vice-champion de varietoscope 2010 avec le Sizang de korhogo




‘’Variétoscope a connu des morceaux plus complexes’’



Il est important de souligner que le morceau imposé n’est pas mauvais mais dispose de caractéristiques propres qui peuvent le rendre difficile à maitriser. Daniel Assandé « Le morceau imposé n’est pas facile. Ce morceau est d’une musicalité complexe avec une sonorité zigligbity et une rythmique afro trap. » Pour Joel N’guessan, « Variétoscope a connu des morceaux bien plus complexes». Si la complexité du morceau imposé n’est pas nouveau à Variétoscope, c’est qu’il existe des moyens de bien le cerner car « le morceau imposé est le plus important, il ne faut pas le rater » précise Daniel Assandé.

Mais bien avant de trouver des pistes de solutions, il est important de relever les causes et les conséquences de cette difficulté rencontrée par les groupes  sur ‘’Azibo’’.



‘’L’hyper présence des décors augmente le nombre de relais et fait qu’il n’y a plus de créativité au niveau de la danse’’



Pour Joel N’guessan, « La plupart des groupes (surtout au niveau des encadreurs),  ont été habitué à Wozo vacances et autres concours pendant tout le temps qu'a duré l'absence de Varietoscope, cela explique certaines approximations » et le besoin pour ces groupes de se ressourcer (dans des délais courts, il faut le rappeler). Mais cela n’explique pas tout, «L’hyper présence des décors augmente le nombre de relais et fait qu’il n’y a plus de créativité au niveau de la danse» constate Daniel Assandé.  Comme conséquence, «On a remarqué des entrées et sorties brusques et inutiles. Et surtout des temps morts inexplicables entre les entrées et sorties » remarque Joel N’guessan. Pour Daniel Assandé, «il ne faut pas rendre Variétoscope monotone ». Et pour le faire, il va falloir revenir aux fondamentaux qui ont fait la renommée de l’émission et y ajouter des «évolutions chorégraphiques actuelles», il insiste sur cet aspect.


‘’Il faut dompter la subtilité de la chanson‘’


Nos deux consultants reconnaissent qu’il faut « définir sa ligne directrice et dompter la subtilité de la chanson », ce qui va permettre de « catégoriser le morceau imposé (soit moderne soit traditionnel)» et d’être cohérent dans les prestations. Ils sont unanimes sur le fait qu’il faut simplifier les choses tout en gardant à l’esprit la satisfaction du public en faisant «un découpage simple du morceau imposé et permettre à chaque partie d'avoir un temps adéquat pour s'exprimer » indique Joel N’guessan. «J’ouvrais mes salles de répétitions au public et me faisait une appréciation de mon travail dans leurs regards » avoue Daniel Assandé. Il ajoute, qu’il est important de « faire intervenir un regard étranger et de sortir de sa peau de chorégraphe pour apprécier son travail »


‘’Il faut faire confiance aux chorégraphes’’


Quel que soit le morceau imposé, «chaque chorégraphe a sa compréhension de la chanson. Il n’existe pas de recette miracle pour maitriser un morceau» reconnait Daniel Assandé. Il faut «danser posément et innover dans les entrées et sorties des décors et éviter le déjà vu » recommande Joel N’guessan. Il ajoute, que malgré les morceaux difficiles de l’époque «l’ingéniosité et surtout l'envie de se démarquer des groupes d'alors, avaient produit de bonnes éditions». C’est pourquoi, il y a de quoi «faire confiance aux chorégraphes » et  «espérer voir mieux pour les prochaines manches » conclut Daniel Assandé.


A travers cette analyse, on déduit que s’il n’est pas nouveau que le morceau imposé soit difficile à Variétoscope, les prestations doivent cependant s’appuyer sur des techniques de base de l’émission en y ajoutant une touche nouvelle, ce qui, vu le potentiel des prochains groupes, nous permettra d’assister à des manches plus relevées.



@Markez

M. Tano Désiré est le Président du DL de Grand Bassam, groupe qui a montré un bon potentiel à la 1ère manche de Varietoscope 2019, malheureusement pour eux, cela n'a pas suffi pour décrocher la 1ère place qualificative directement pour la finale. Nous avons recueilli sa réaction d'après manche.

1-Quelles sont vos impressions après cette 1ère manche où vous avez été classé 2ème? 

Nos sentiments sont mitigés. Nous avons un sentiment de frustration. Certaines règles n'ont pas été respectées par nos adversaires, notamment la parité des danseurs. Nous croyons que ces éléments seront pris en compte par l’équipe de production. 

 2-Selon vous, qu'est-ce qui n'a pas marché et quels sont les acquis à conserver?

 On doit renforcer la qualité de notre morceau au choix et donner plus de contenu au fait historique. Une œuvre artistique n'est jamais parfaite.

 3-Dans l'ancienne configuration de Varietoscope, vous seriez en demi-finale, comment vous comptez gérer le groupe avant l'annonce du meilleur 2ème, vu que cela ne dépend plus de vous? 

 On conserve le groupe. On continue de répéter. Nous croyons que nous serons répéchés, car nous avons présenté le meilleur morceau imposé.

Varietoscope 2019

Varietoscope 2019 est lancé, cette édition marque le retour de la plus grande émission des vacances de la RTI et de l'Afrique noire francophone.



1ere manche: Qu'en pensent les fans? Lisez les reviews.